Le titre: Delirium
L'auteur : Lauren Oliver
Editions Black Moon
Lena vit dans un monde où l'amour est considéré comme la pire des maladies.
Un monde où tous les jeunes subissent à leur majorité une opération du cerveau pour être immunisés.
A
quelques mois de ses dix-huit ans, Lena aspire presque à subir à son
tour tout le Protocole car depuis toujours amour rime pour elle avec
souffrance et danger.
Jusqu'à ce qu'une rencontre inattendue fasse tout basculer.
Avant, tout était simple, tout était organisé.
Mais est-ce vraiment vivre que de laisser la société tout prévoir pour vous ? Vos amis, vos amours et votre avenir ?
Cela
fait longtemps que je sentais que je devais lire ce livre, comme si
pour être un blog littéraire un minimum crédible (ce que je ne suis
absolument pas pour le moment, en effet) je devais lire Delirium. Il est
sur tous les blogs littéraires, tous! Alors, pourquoi pas le mien ? Vu le succès qu'il a, c'était certain que ça n'allait pas être une lecture perdue.
Pourtant,
j'ai été déçue par Delirium. C'est ça le problème quand tu lis un livre
dont tu attends trop de choses, tu goûtes la déception. Mais j'ai bien
aimé Delirium, vraiment! Mais je m'attendais à quelque chose de plus
fort.
Dans Delirium, nous entrons dans la peau de Lena, une
adolescente de Portland vivant dans un monde où l'amour est considéré
comme la pire des maladies et est interdit. Heureusement, pour éviter
d'être contaminé par "
l'amor deliria nervosa", une opération
existe. On la surnomme le "Protocole" et tous les adolescents âgés de
dix-huit ans le reçoivent. Lena décompte les jours qui lui reste avant
de passer le Protocole, elle a hâte d'être guérie, hâte d'être sûre
qu'elle ne finira jamais comme sa mère qui s'était suicidée à l'âge de
ses six ans après avoir tenté à trois reprise d'être immunisée contre ce
qu'on appelle l'amour. Mais rien n'y a fait, même pas le Protocole.
Cependant, Lena va faire la rencontre d'un garçon qui va littéralement
changer son existence et ses croyances.
Sans mentir, j'ai trouvé
en Delirium quelques points communs avec d'autres dystopies. Le
protagoniste, par exemple, est toujours quelqu'un de plus ou moins
solitaire n'ayant pas/pas beaucoup d'amis. C'est le cas de Katniss dans
l'inévitable Hunger Games et de Cassia dans Promise. Le système de
mariage également m'a un peu fait penser à celui de Promise. Enfin soit,
ce sont des choses que j'ai remarquées, mais de là à dire que c'est du
plagiat, non, certainement pas!
L'histoire est intéressante,
voir comment les autorités peuvent mener les gens par le bout du nez est
effarant. De plus, avec le style d'écriture de Lauren Oliver qui nous
plonge directement dans la peau de Lena, on comprend que le "Peuple" ne
se révolte pas, tout à l'air si sain et sécurisant, pourquoi se
plaindrait-il ? L'écriture rend vraiment tout ce contexte
crédible Puis, petit à petit, on découvre que le Gouvernement ne dit
peut-être pas tout, comme la légende urbaine qui raconte que des hommes
vivent dans la Nature, en dehors des grandes villes et qui sont donc
toujours Vulnérables qui n'est peut être pas tant une légende que ça
finalement...
La différence entre les Vulnérables (ceux n'ayant pas
reçu le Protocole et donc qui sont donc tout à fait exposé au Delirium)
et les Invulnérables (qui, eux évidemment, ont passé le Protocole) et
surtout remarqué au niveau de leur caractère et de leur psychologie. Les
Invulnérables m'ont fait penser à des adultes devant supporter jour
après jour la qu'on leur a choisi en se persuadant quelle est bien
meilleure que ceux qui n'ont pas passé le Protocole, ces Vulnérables qui
eux, finalement, vivent vraiment. Enfin du moins ceux qui vivent dans
la Nature.
En soi l'univers que crée Lauren Olivier est
littéralement captivant, mais comme je le dis plus haut, il me fait
beaucoup penser à celui de Promise d'Ally Condie. Cependant cette
ressemblance s'arrête là et elle ne m'a pas fait moins aimer Delirium
pour autant.
Lena est mon personnage préféré, ce qui est assez
étonnant car d'habitude le protagoniste principal n'est pas mon favori.
Une jeune fille des plus ordinaires avec une entière foi envers la
Société qui commence à se rebeller peu à peu après avoir goûté à ce
qu'est le fameux "deliria" qui, finalement, s'avère être la meilleure
chose qu'elle ait vécu. Cette personnalité m'a beaucoup plu, mais
c'était prévisible. J'ai bien aimé Alex également, un peu comme un
prince charmant imparfait aux yeux de la Société mais finalement bien
plus humain que n'importe quel Invulnérable. Mais il est un peu
simpliste, je l'aurai encore plus aimé si on avait découvert un peu plus
de son caractère.
Leur histoire d'amour m'a paru peut être un peu
trop idyllique, j'ai l'impression qu'Alex cache quelque chose et qu'il
joue la comédie. Pas qu'il n'aime pas Lena, j'ai juste l'impression
quelque chose de ... bizarre. Ce que j'ai adoré est la façon dont Lena
se perd petit à petit dans l'amour, au début elle refuse de voir la
vérité en face mais petit à petit elle abandonne un peu toutes ses
appréhensions qu'elle avait sur la "maladie". Alex lui,
kein Problem, on dirait qu'il a été amoureux toute sa vie et qu'il n'est pas stressé (ce qui n'est absolument pas le cas, bien entendu).
Petit
point, mais je voulais absolument parler des extraits du Livre des
Trois S que l'on retrouve à chaque début de chapitre. Ils nous donnent
encore plus une idée sur l'idéologie de la Société et d'une part sur
quoi va porter le chapitre. Je vous en mettrais un en extrait en fin
d'article.
Ce qui m'a le plus déçu est la fin, sans aucun
doute. Trop rapide, beaucoup trop précipitée à mon goût.
Autant l'auteur prend bien le temps de tout mettre en place au début,
autant la fin est précipitée. Ca m'a fort étonnée d'ailleurs, j'avoue
que je ne m'y attendais pas par contre. Mais c'est vraiment pour donner
l'envie -et un peu obliger aussi- au lecteur de lire le deuxième tome.
S'arrêter ainsi en plein milieu d'une péripétie de la plus grande
importance devrait être
interdit! Je ne rigole pas! Je déteste quand le premier tome d'une saga n'essaye même pas de boucler la boucle un petit peu.
Malgré
tout ce que j'ai pu dire de négatif dans cette critique, Delirium est
quand même un livre à lire! Je m'étais simplement attendue à quelque
chose de miraculeux et parfait, mais rien n'est parfait. L'écriture de
Lauren Oliver est un très gros point fort, le contexte également et les
personnages peut-être un peu moins mais ça n'enlève rien au charme du
livre.
Ce n'est pas un coup de cœur pour ma part, mais je comprends tout à fait que ce soit le cas pour beaucoup d'autres.
Note : ♘ (entre 15 et 16)
Musique: Amerika - Rammstein
(Oui, j'ai la chance d'arriver à écouter de tout quand je lis, même du metal.)
Extrait d'un passage du Livre des Trois S:
«Symptômes de l'amor deliria nervosa :
PHASE UN
Préoccupations,
difficultés de concentration, bouche sèche, transpiration, paumes
moites, vertiges et perte de repères, acuité mentale réduite, pensées
confuses, capacités de raisonnement diminuées.
PHASE DEUX
Périodes
d'euphorie, rire hystérique et redoublement d'énergie, périodes de
désespoir, léthargie, modifications de l'appétit, perte ou gain de poids
rapide, obsessions, désintérêt pour le quotidien, capacités de
raisonnement atteintes, distorsion de la réalité, bouleversement des
cycles de sommeil, insomnie ou fatigue constante, pensées et actions
monomaniaques, paranoïa, sentiment d'insécurité.
PHASE TROIS (CRITIQUE)
Gêne
respiratoire, douleurs à la poitrine, à la gorge, ou au ventre,
difficultés à déglutir, refus de s'alimenter, disparition totale des
facultés rationnelles, comportement imprévisible, désirs et fantasmes
violents, hallucinations et visions.
PHASE QUATRE (FATALE)
Paralysie émotive ou physique (partielle ou totale), mort.
Si
vous pensez que vous ou un membre de votre entourage pourriez avoir
contracté le déliria, merci d'appeler le 1800, numéro d'urgence gratuit,
pour discuter des mesures à prendre. »
« L'un
des aspects les plus étranges de la vie est qu'elle continue à tracer
sa route, sans se soucier de ce qui peut vous arriver, sans se soucier
que votre monde à vous – votre petite sphère taillée dans la grande –
subisse des transformations, des déformations, voire qu'il soit en train
d'exploser. Un jour, vous avez des parents, et le lendemain, vous êtes
orphelin. Un jour vous avez des repères, un voie. Le lendemain, vous
êtes perdu.
Et malgré tout, le soleil continue à se lever, les
nuages à s'amonceler et à passer dans le ciel, les gens à faire leurs
courses, les chasses d'eau à se vider et se remplir, et les stores à
monter et descendre. Ainsi, vous comprenez, que pour l'essentiel, la
vie, la mécanique implacable de l'existence, ne vous concerne pas. Elle
ne vous concerne pas une seule seconde. Elle poursuivra sur sa lancée,
bien après que vous aurez sauté dans le vide. Bien après que vous serez
mort. »